venerdì 11 dicembre 2015

•LETTERE DI RISPOSTA ALLE MENZOGNE DI RICASOLI - M. E. Galluccio, Atripalda, 2010

Fonte: http://www.eleaml.org/


Riportiamo una lettera (presa dal sito eleaml e fornitagli a loro volta dal Dr. Mauro Elio Galluccio di Atripalda (Principato Ulteriore)) degli esuli napoletani in Francia, relativamente al carattere politico della insurrezione napoletana.
Il testo in francese è stato tradotto in italiano con programmi dedicati.
Molti documenti sono ancora da scoprire in merito alla resistenza delle Due Sicilie, alcuni dei quali basta ricercarli in pubblicazioni estere, come il periodico francese AMI de LA RELIGION. Periodico che per le sue idee antipiemontesi, nel 1862 fu comprato direttamente, pare dallo stesso Napoleone III, per zittirlo definitivamente, licenziando tutti i vecchi giornalisti del periodico.
Oltre a questa lettera viene allegata anche quella di Francesco II, sullo stesso argomento.
 
 
 
LETTERA ESULI NAPOLETANI



AMI DE LA RELIGION
VOL.10, PAG 554 - 1861
4 septembre

Nous recevons un important document;
c'est la protestation de l'émigration napolitaine en France contre les audacieuses et mensongères assertions du manifeste de M. Ricasoli.

Cette pièce, rédigée avec un ton de dignité et de modération bien remarquable dans la bouche de proscrits, contraste noblement avec les violences et les fureurs piémontaises.

Les émigrés napolitains s'étonnent à bon droit que le ministre de Victor-Emmanuel ose contester tout caractère politique à la résistance opiniâtre qui tient en échec l'armée piémontaise; et ils ne comprennent pas qu'on s'obstine à ne voir que des brigands dans les rangs des Napolitains opposés à l'annexion Sarde, quand l'émigration et l'exil peuplent Rome, la France, l'Allemagne, la Suisse, l'Espagne de toutes les grandes familles du royaume.

Ils rappellent que ce n'est pas seulement par les armes que les Napolitains protestent contre la domination étrangère, mais par une abstention significative qui les tient éloignés de toute participation an gouvernement actuel de leur pays.

N'est-il pas remarquable, en effet, que lé Piémont n'ait pu obtenir le concours d'aucun Napolitain pour la haute administration des Deux-Siciles; qu'il ait dû y employer constamment des gouverneurs et des agents piémontais; et que dans cette nation qu'il prétend s'être donnée à lui avec unanimité, il n'ait pu trouver pour le servir qu'un Liborio Romano?


C'est là un des caractères les plus saillants de la situation actuelle dans le sud de l'Italie; le peuple envahi y fait le vide autour de ses envahisseurs, et le conquérant ne peut parvenir à mettre la main sur sa conquête.

Quant aux atrocités de tous genres dont se souille lé Piémont pour écraser la résistance, les émigrés se bornent à poser cette simple question : " Si le Congrès de Paris en 1856 crut devoir dénoncer le gouvernement des Bourbons à Naples, de quelle manière dénoncerait-il aujourd'hui le régime exterminateur du Piémont dans le même paya ? "

Les émigrés terminent en exprimant l'espoir que l'Europe finira par s'émouvoir, au nom de l'humanité, de toutes les horreurs qui désolent leur patrie.
Cette protestation, qui retentira comme le cri de l'honneur national outragé, est suivie de nombreuses et imposantes signatures, qui seraient bien plus nombreuses encore si le temps avait permis de recueillir toutes les adhésions.

Au moment même où l'inqualifiable dépêche du baron Ricasoli était adressée à l'Europe pour la tromper sur les événements de l'Italie méridionale, Marseille ne suffisait pas à donner l'hospitalité aux proscrits napolitains.

Plusieurs évêques, chassés de leurs sièges, ont dû aller chercher un abri à Lyon, d'autres à Paris, où se trouve notamment à cette heure le vénérable archevêque de Reggio.

La plupart de ces prélats étaient demeurés complètement étrangers aux affaires politiques; mais la domination sarde est ombrageuse, et du soupçon à l'exil il n'y a pas loin.


Presque tous sont arrivés en France sans aucune ressource, et la charité publique eût été obligée de les faire vivre si les plus riches de leurs diocésains, exilés comme eux, ne fussent venus à leur secours.

Du reste, le Moniteur semble repousser lui-même aujourd'hui l'appellation flétrissante de brigands donnée par M. Ricasoli aux patriotes napolitains, et reconnaître leur véritable caractère.

Le journal officiel, relatant dans son bulletin une dépêche transmise hier de Turin à l'agence Havas, au sujet d'un nouvel <engagement entre les Piémontais et les brigands dans la province de Bénévent, > se sert des termes suivants, qui méritent d'être remarqués :
< Les dépêches de Naples mentionnent " de nouveaux engagements entre les troupes piémontaises et les partisans de François II dans la province de Bénévent.>

Ainsi le Moniteur appelle partisans de François II ceux que le Piémont persiste à désigner sous le nom de brigands.

Nous sommes encore sans informations bien précises au sujet de la flotte anglaise. Une dépêche de Marseille annonce seulement qu'elle a appareillé de Naples le 31 août (1861), mais on ne sait si elle retourne a Malte ou si elle a une autre destination.

De Turin, on annonce que M. Ricasolt ne quittera pas l'intérim des affaires étrangères avant la solution de la question romaine.

Si le ministre sarde attend, pour se décharger de ce portefeuille, une solution conforme à ses désirs, il pourra continuer d'en porter longtemps le poids.


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VOICI LE DOCUMENT QUI NOUS EST COMMUNIQUÉ AU NOM DE L'ÉMIGRATION NAPOLITAINE À PARIS :


Dans la note adressée aux représentants de son gouvernement à l'étranger, le baron Ricasoli veut démontrer que le brigandage dans les provinces napolitaines n'est pas un fait politique.
Cette note n'est pas moins significative que le rapport que le commandeur Nigra adressait au premier ministre du Piémont à son départ de Naples.

Ces deux pièces, en exposant la situation des contrées napolitaines, tâchent de justifier la conduite du gouvernement piémontais; elles sont impuissantes à dissimuler les vrais sentiments de ce peuple dévoué à sa nationalité et à son roi.

La différence qui existe entre el une et l'autre pièce, c'est que le commandeur Nigra, ayant échoué dans sa mission de secrétaire de la lieutenance de Naples, sentit le besoin de se justifier auprès de son gouvernement, et que le baron Ricasoli, menacé lui aussi d'échouer dans l'entreprise de soumettre Naples, veut se justifier devant l'Europe entière.

Ne voulant pas faire un examen minutieux de la circulaire du premier ministre de Victor-Emmanuel, nous sommes remplis de pitié en voyant l'audace avec le quelle l'homme d'Etat du Piémont, s'obstinant à ne pas reconnaître la portée d'un mouvement qu'on est convenu d'appeler brigandage, o e en attribuer la direction au Souverain Pontife.

Il ose encore avancer que le roi de Naples bat de la fausse monnaie!
Ces deux assertions ne sont pas moins odieuses que les procédés expéditifs dont se servent les Piémontais pour venir à bout de notre malheureux pays.

Après les perquisitions domiciliaires sans nombre, les arrestations, les proscriptions, la suppression des journaux, les fusillades, l'incendie, le ravage de plusieurs, provinces, nous adresserons cette simple question au baron Ricasoli: Si le Congrès de Paris, en 1856, crut devoir dénoncer à l'Europe civilisée le gouvernement des Bourbons à Naples, de quelle manière dénoncerait il aujourd'hui dans le même pays le régime exterminateur du Piémont?
Si l'honorable Gladstone appela en plein
Parlement britannique le gouvernement des
Bourbons une négation de Diéu, quel terme
trouvera-t-il maintenant pour qualifier celui
des Piemontais?

Le baron Ricasoli prétend que le gouvernement bourbonnien avait pour principe la corruption. Il s'opiniâtre à ne pas voir que le gouvernement piémontais paye bien cher maintenant la corruption avec laquelle il croyait, de son côté, pouvoir conquérir le royaume De Naples.

Il a corrompu les généraux Pianella et Nunziante; d'un coup de main il a surpris le peuple napolitain, dont le roi venait de s'eloigner, pour préserver Naples: des horreurs d'une lutte; mais le moment de la surprise passé, Naples a trop clairement démontré qu'une politique corruptrice n'avait pas le pouvoir de subjuguer un peuple.

Si le baron Ricasoli voulait ne pas se faire illusion, il verrait que le brigandage qui se fait si courageusement contre les troupes piémontais est loin d'être anéanti, qu'il augmente toujours.
Il engagerait le Piémont à ne pas persister
dans son inique conquête; car ce qu'il voit
devrait le convaincre que le brigandage napolitain ne sera pas vaincu.

Le Piémont ne triomphera pas d'une nation qu'on peut fusiller, fouler aux pieds, mais qu'on ne parvient pas à faire renoncer à sa nationalité.

Est-ce que c'est par le prétendu brigandage
seulement que les Napolitains protestent con re le gouvernement piémontais?

Aurait-on oublié que la majorité du royaume n'a pas voulu prendre parti au plébiscite, ni aller aux élections des députés et des conseils municipaux, ni faire partie de la sarde nazionale?

A-t-on oublié le silence glacial avec lequel fut accueilli Victor-Emmanuel en venant à Naples, où le prince de Carignan se vit à son tour tellement isolé de la population qu'il fut obligé de quitter son poste, ainsi que tant d'hommes d'Etat qui sa sont succédé avec un éclatant insuccès dans la lieutenance du royaume?


Comment ne; pas reconnaître les sentiments politiques de ce pays, lorsque le gouvernement y est réduit à une si flagrante impuissance et si totalement privé du concours de la population?

Mais nous trouvons encore un autre indice caractéristique de ces sentiments politiques dans l'aristocratie et les principaux propriétaires napolitains; cette classe ne cesse de garder à son souverain sa fidélité et son dévouement, et son attitude prouve suffisamment que lé pays est froissé dans tous sus grands intérêts.

Aucommencement de la Révolution, une partie de cette classe quittait Naples; une autre y demeurait, faisant une opposition passive au nouvel ordre: de choses; mais bientôt la situation
devint intolérable, et quoique le baron ricasoli
déclare qu'à Naples on a laissé en vigueur les franchises constitutionnelles, et que par conséquent le respect de la liberté de la presse, de l'inviolabilité du domicile et de la, liberté individuelle, du droit d'association empêche qu'on y recoure à des répressions sommaires et instantanées, les perquisitions domiciliaires, les arrestations, les suppressions de journaux, les arrêts d'exil forcèrent l'autre partie de l'aristocratie et des propriétaires à abandonner ce beau ciel, de sorte qu'il ne reste maintenant à Naples qu'une minime partie de lu noblesse, décidée, à rester fidèle à ses principes et à subir tous les sacrifices, tant qu'il lui sera possible de ne pas aller mendier sa sûreté individuelle dans une terre étrangère.

Naples est un bien beau pays; ni Mergellina, ni Pausilippe, ni Sorrento, ni Castellamare, ni son beau ciel, ni son doux climat ne se retrouvent ailleurs; l'aristocratie et les propriétaires napolitains out sacrifié tout cela, sans conspirer, sans se mettre à la tête des soldats de l'indépendance qu'on ose qualifier de brigands; mais ils ont cru que c'était pour eux une obligation sacrée de prolester d'une manière solennelle dans l'intérêt de leur patrie, et c'est pourquoi c'est un devoir aussi de consigner ici leurs noms en partie, car il est impossible de mentionner tous ceux qui ont dû se rendre à l'étranger:

Prince d'Angri-Durfa, avec sa famille.
Prince de Montemiletto-Tocco-Cantelmo-Stuard, avec sa famille.
Duc de Popoli Cantelmo-Stuard.
Duc de Santo-Teodoro-Caracciolo. '
Marquis Caracciolo.
Marquis de Circello-Somma, avec sa famille.
Duc de San Cesario-Marulli, avec sa famille.
Duc d'Evoli- Doria, avec sa famille.
Charles Doria des princes de Centola.
Prince de Comitini.
Duc de Gallo-Mastrllli, avec sa famille.
Duc de Paganica et sa famille.
Duc de San-Marco-Capece-Zurlo et sa famille.
Prince Jean Capace Zurlo.
Vincent Capece des Princes Zurlo.
Commandeur Jules Capece Zurlo.
Prince Santangelo Marulli.
Marquis Gentile et sa famille.
Duc da Sangro et sa famille,
Duc de Martina-Placide de Sangro.
Chevalier de Medici des princes d'Ottajaio.
Duc de Castelluccio-Caracciolo et sa famille.
Duc de la Regina-Capece Galeata et sa famille.
Marquis de Casalicchio-Tommasi et sa famille.
Marquis de Carapelle-Filiasi.
Chevalier Raphaël Caracciolo des ducs de Castelluccio.
Chevalier Gaetan Caracciolo des ducs de Castelluccio,
Marquis de San-Giuliano-Carafa des comtes de Policastro.
Marquis Jean Filiasi.
Marquise Filiasi Somma, des princes del Colle.
Princesse Santangelo Sangro, des princes de Fondi.
Chevalier Ferdinand-Tommasi et sa famille.
Marquis Azzia et sa famille.
Marquise Azzia-Sangro des princes de Fondi.
Prince de Stigliano Marc Antoine Colonna.
Duc de Corigliano et sa famille.
Prince do San-Mauro-Salluzzo.
Prince de Belvedere Salluzzo.
Duc d'Ascoli et sa famille.
Prince de Caramanico et sa famille.
Marquis Mazi-Acguaviva.
Duc de San-Pietro et sa famille.
Marquis Monteforte et sa famille.
Prince de Sciarra et sa famille.
Princesse Petrulla.
Prince de Scilla-Ruffo et sa famille.
Princesse de Montevago.
Marquis Spaccaforno et sa famille.
Prince de Gerace-Serra et sa famille.
Marquise Gioja Doria.
Comte de Montesantangelo-Serra.
Marquis de Rende et sa famille.
Comte de Gigliano et sa famille.
Duc delle Pesche des marquis de Pletracatella.
Marquis Taraburri.
Prince de Trasso et sa famille.
Princesse Dentice-Serra.
Comte Pierre Statella-Cassero.
Chevalier Gallotti.
Prince de Castelclcala-Ruffo et sa famille.
Prince d'Ischitella.
Duc de Civitella et sa famille.
Marquis Frederic Imperiale et sa famille.
Prince Diego Pignatelli et sa famille.
Prince Pignatelli-Colonna.
Prince Monteroduni et sa famille.
Prince de Sepino et sa famille.
Prince Jérôme Pignatelli et sa famille.
Duc de San-Cipriano et sa famille.
Marquis de Latiano Imperiale.
Comte Statella-Berio et sa famille.
Comte Statella-Cianciulli
Comte Statella Giardinelli.
Comte François Latour-Medici ot sa famille.
Comte Leopold Latour-Doria et sa famille.
Comte François Latour-Majo.
Prince de Ruffano et sa famille.
Marquis de Rivelio Brancaccio
Duchesse de San Cesario Berio.
Duchesse de Casalmaggiore.
DUC de Monteleone et sa famille.
Duc Riario Sforza.
Duchesse Riario Sforza Caracciolo et sa famille.
Prince de Squinzano d'Aragona et sa famille.
Comte Capaccio Marino Doria.
Chevalier Alfred Dentce des princes de Frasso.
Comte Marino Latour.
Chevalier Claude Ferri.
Duc de Pescolanciano Ruffo et sa famille.
Chevalier Ferri, des marquis Pignalvera.
Marquis de Costanzo.
Marquis Jean Imperiale.
Chevalier Mari des princes d'Acquaviva.
Comte del Balzo et sa famlle.
Marquis de Cosentino-Longo et sa famille.
Chevalier de Napoli.
Comte de Melino et sa famille.
Comtesse Grifeo-Statella.
Marquis Guidomandri-Ruffo et sa famille.
Duc de Carmignano et sa famille.
Prince San Antimo-Ruffo et sa famille.
Prince de Spinosa-Ruffo et sa famille.
Prince de Campofranco.
Comte Gaetani des ducs de Laurenzano et sa famille.
Prince de Bisignano-Sanseverino et sa famille.
Comte de Chiaromonte et sa famille.
Duchesse da Scondito-Sanseverino.
Prince de Scaletta Ruffo et sa famille.
Baron Nolli et sa famille.
Marquis Caracciolo de Brienza et sa famille.
Prince Vincent Pignatelli Donde et sa famille.
Prince Antoine Pignatelli Ruffo.
Duc de Canzano.
Chevalier Dominique Blanco.
Chevalier Charles Beyrès.
Commandeur Cianciulli et sa famille.
Baron Antoine Winspeare
Chevalier David Winspeare.
Chevalier Guillaume Winspeare.
Marquis Angiulli.
Duc Spiriti et sa famille.
Marquis Gargallo.
Marquis Dusmet et sa famille.
Baron Malocia.
Marquis Auguste Imperiale et sa famille.
Prince de la Rocca et sa famille.
Marquis Albano.
Duc de Bagnara.
Prince Ginetti-Caracciolo.
Duc de San-Valentino-Capece-Minutolo.
Baron Antonini et sa famille.
Comte Grasset et sa famille.













Après tout cela, il est évident que le gouvernement piémontais, pour réussir dans sa tentative, devrait successivement vaincre le brigandage auquel il refuse un caractère politique, et faire voir au mon le que les sentiments nationaux d'un pays qui rend impuissant le gouvernement piémontais n'existent pas.

Cette double tâche est impossible. L'attitude des brigands et des exilés vaut bien la comédie du suffrage universel. Ces populations, décidées à
toujours résister, tant qu'on refusera de se
rendre à leurs voeux que le traité solennel de
Zurich satisfaisait, ces populations , disons-nous, n'ont pas encore perdu confiance dans les puissances de I'Europe; elles espèrent que ces puissances interviendront enfin au nom
de l'humanité, et mettront un terme à l'oppression sanglante qui les accable.

Pour extrait: Théophile Martin
Amico Della Religione
Vol.10, PAG 554 - 1861
4 settembre

Riceviamo un importante documento; è la protesta dell'emigrazione napoletana in Francia contro le audaci e menzognere asserzioni del manifesto di M. Ricasoli.


Questo pezzo, redatto con un tono di dignità e di moderazione molto importante nella bocca di esiliati, contrasta nobilmente con le violenze ed i furori piemontesi.

Gli emigrati napoletani si stupiscono a buon diritto che il ministro di Victor-Emanuele osa contestare ogni carattere politico alla resistenza ostinata che tiene in scacco l'esercito piemontese; ed essi non comprendono che egli si ostina a vedere solamente dei briganti nelle file dei Napoletani che si oppogono all'annessione Sarda, quando l'emigrazione e l'esilio popolano Roma, la Francia, la Germania, la Svizzera, la Spagna di tutte le grandi famiglie del Reame.

Ricordano che non sono solamente per le armi che i Napoletani protestano contro il dominio straniero, ma per un'astensione significativa che li tiene lontani di ogni partecipazione al governo attuale del loro paese.


Non è notevole, difatti che il Piemonte non abbia potuto ottenere il concorso di nessuno Napoletano per l'alta amministrazione delle Due-Sicilie; che abbia dovuto adoperare costantemente dei governatori e degli agenti piemontesi; e che in questa nazione che si pretende essere data a lui con unanimità, non abbia potuto trovare per servirlo che un Liborio Romano?


Questa è una delle caratteristiche più salienti della situazione attuale nel Sud dell'Italia; il popolo invaso ha fatto il vuoto intorno ai suoi invasori, ed il conquistatore non può giungere a mettere la mano sulla sua conquista.

In quanto alle atrocità di ogni genere di cui si sporcano i Piemontesi per schiacciare la resistenza, gli emigrati si limitano a porre questa semplice domanda: Se il Congresso di Parigi nel 1856 credè dovere denunciare il governo dei Borbone a Napoli, di quale modo denuncerebbe oggi il regime sterminatore del Piemonte, nello stesso modo?


Gli emigrati finiscono esprimendo la speranza che l'Europa finirà per commuoversi, al nome dell'umanità, di tutti gli orrori che affliggono la loro patria.
Questa protesta che echeggerà come il grido dell'onore nazionale oltraggiato, è seguita da numerose ed autorevoli firme che sarebbero ancora molto più numerose se il tempo avesse permesso di raccogliere tutte le adesioni.


Al momento stesso dell’invio dell'inqualificabile dispaccio del barone Ricasoli in Europa per ingannarla sugli eventi dell'Italia meridionale, Marsiglia non bastava a dare l'ospitalità agli esuli napoletani.

Parecchi vescovi, cacciati dalle loro sedi, sono dovuti andare a cercare un riparo a Lione, gli altri a Parigi, dove si trova a questa ora particolarmente il venerabile arcivescovo di Reggio.
La maggior parte di questi prelati erano rimasti completamente estranei agli affari politici; ma il dominio sardo è sospettoso, e dal sospetto all'esilio non c'è distanza.

Quasi tutti sono arrivati in Francia senza nessuna risorsa, e la carità pubblica fosse stata obbligata di farli vivere, se più ricchi dei loro diocesani, esiliati come essi, non fossero venuti al loro soccorso.

Del resto, il Monitor sembra respingere oggi stesso la denominazione avvizzita di briganti data dal M. Ricasoli ai patrioti napoletani, e riconoscere il loro vero carattere.

La gazzetta ufficiale, riferendo nel suo bollettino un dispaccio trasmesso ieri di Torino all'agenzia HAVAS, a proposito di un nuovo <scontro tra i Piemontesi ed i briganti nella provincia di Benevento,> si serve dei seguenti termini che meritano di essere notati:
<I dispacci di Napoli menzionano dei nuovi scontri tra le truppe piemontesi ed i partigiani di Francesco II nella provincia di Benevento.>


Così il Monitor chiama partigiani di Francesco II quelli che il Piemonte insistono a designare sotto il nome di briganti.

Siamo ancora senza notizie molto precise a proposito della flotta inglese. Un dispaccio di Marsiglia annuncia solamente che ha salpato da Napoli il 31 agosto (1861), ma non si sa se è tornata a Malta o se ha un'altra destinazione.

A Torino, si annuncia che M. Ricasoli non lascerà l'interim degli affari esteri prima della soluzione della questione romana.

Se il ministro sardo aspetta, per scaricarsi di questo portafoglio, una soluzione conforme ai suoi desideri, potrà continuare a portare per molto tempo il peso.





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ECCO IL DOCUMENTO CHE CI VIENE COMUNICATO A NOME DELL'EMIGRAZIONE NAPOLETANA A PARIGI:


Nella nota inviata ai rappresentanti del suo governo all'estero, il barone Ricasoli vuole dimostrare che il brigantaggio nelle province napoletane non sia un fatto politico.

Questa nota non è meno significativa del rapporto che il commendatore Nigra che inviava al primo ministro del Piemonte alla sua partenza da Napoli.

Questi due documenti, esponendo la situazione delle contrade napoletane, cercano di giustificare la condotta del governo piemontese; sono inadeguati a nascondere i veri sentimenti di questo Popolo (Napoletano) dedicato alla sua nazionalità ed al suo re.
La differenza che esiste tra l’uno e l'altro documento, è che il commendatore Nigra, avendo fallito nella sua missione di Segretario della Luogotenenza di Napoli, sentì il bisogno di giustificarsi presso il suo governo, e che il barone Ricasoli, minacciato anche egli di fallire nell'impresa di sottomettere Napoli, vuole giustificarsi davanti all'Europa intera.

Non volendo fare un esame scrupoloso della circolare del primo ministro di Victor-Emanuele, siamo riempiti di pietà vedendo l'imprudenza col quale l'uomo di Stato del Piemonte, ostinandosi a non riconoscere la portata di un movimento che si è convenuto di chiamare brigantaggio, o attribuire nella direzione data al Sovrano Pontefice.

Osa avanzare ancora che il re di Napoli batte della falsa moneta!
Queste due asserzioni non sono meno odiose dei procedimenti sbrigativi di cui si servono i Piemontesi per venire ad estremità dal nostro disgraziato paese.

Dopo le innumerevoli perquisizioni domiciliari, gli arresti, le espulsioni, la soppressione dei giornali, le sparatorie, l'incendio, la devastazione di parecchie Province (Napoletane), invieremo questa semplice domanda al barone Ricasoli: Se il Congresso di Parigi, nel 1856, credette il dovere di denunciare all'Europa civilizzata il governo dei Borbone a Napoli, in quale modo denuncerebbe oggi nello stesso paese il regime sterminatore del Piemonte?
Se l'onorabile! Gladstone chiamò in pieno
Parlamento britannico il governo dei Borbone una negazione di Dio, quale termine, troverà per qualificare quello di adesso
dei Piemontesi?

Il barone Ricasoli pretende che il governo borbonico aveva per principio la corruzione. Egli si ostina a non vedere che il governo piemontese ora sta pagando molto cara la corruzione con la quale credeva, dal canto suo, di potere conquistare il Regno di Napoli.


Ha corrotto i generali Pianella e Nunziante; di un colpo di mano ha sorpreso il popolo napoletano da cui il re si era appena allontanato, per preservare Napoli degli orrori di una guerra; ma il momento della sorpresa passa, Napoli ha dimostrato troppo chiaramente che una politica corruttrice non aveva il potere di soggiogare un popolo.

Se il barone Ricasoli volesse non farsi illusione, vedrebbe che il brigantaggio che si fa così coraggiosamente contro le truppe piemontesi è lontano da essere annientato, che aumenta sempre.
Impegnerebbe il Piemonte a non persistere nella sua iniqua conquista; perché ciò che vede dovrebbe convincerlo che il brigantaggio napoletano non sarà vinto.

Il Piemonte non supererà una nazione che si può fucilare, calpestare, ma che non gli riesce a fare rinnegare alla sua nazionalità.


È ciò che è per il preteso brigantaggio solamente che i Napoletani protestano al duro re del governo piemontese?

Si sarebbe dimenticato che la maggioranza del regno non ha voluto prendere partito al plebiscito, né andare alle elezioni dei deputati e dei consigli comunali, né fare parte della guardia nazionale?

Si è dimenticato il silenzio glaciale con il quale fu accolta la venuta a Napoli di Victor-Emanuele, dove il principe di Carignano a sua volta si è trovato così isolato dalla popolazione che fu costretto a lasciare il suo posto, così come tanti uomini di stato che sono seguiti, con un splendente insuccesso nella luogotenenza del regno?


Come non riconoscere i sentimenti politici di questo paese, quando il governo è ridotto ad una si flagrante impotenza e così totalmente privato del concorso della popolazione?


Ma troviamo ancora un altro indizio caratteristico di questi sentimenti politici nell'aristocrazia e nei principali proprietari napoletani; questa classe non smette di custodire la sua fedeltà e la sua devozione al suo sovrano (Francesco II), ed il suo atteggiamento prova sufficientemente che il paese è ferito da tutti i suoi grandi interessi.

All’inizio della Rivoluzione, una parte di questa classe lasciava Napoli; un’altra rimaneva, facendo un'opposizione passiva al nuovo ordine di cose; ma presto la situazione è
diventata impossibile, e sebbene il barone Ricasoli
dichiara che a Napoli si è lasciato in vigore le franchigie costituzionali, e che di conseguenza il rispetto della libertà della stampa, dell'inviolabilità del domicilio e della, libertà individuale, del diritto di associazione impedisce che si ricorra alle repressioni sommarie ed istantanee, le perquisizioni domiciliari, gli arresti, le soppressioni di giornali, gli arresti gli esili costrinsero l'altra parte dell'aristocrazia e dei proprietari ad abbandonare questo bel cielo, così non resta a Napoli che un minimo partito della nobiltà, decisa, a restare fedele ai suoi principi ed a subire tutti i sacrifici, finché gli sarà possibile non andare a implorare la sua sicurezza individuale in una terra straniera.



Napoli è un paese molto bello; né Mergellina, né Posilipo, né Sorrento, né Castellamare, né il suo bel cielo, né il suo dolce clima si ritrova altrove; l'aristocrazia ed i proprietari napoletani esiliati hanno sacrificato tutto ciò, senza cospirare, senza mettersi alla testa dei soldati dell'indipendenza che si osa qualificare di briganti; ma hanno creduto che era per essi un obbligo sacro di protestare in modo solenne nell'interesse della loro PATRIA (Napoletana!), ed è per questo che era un dovere registrare in parte qui i loro nomi, perché era impossibile menzionare tutti quelli che avevano dovuto recarsi all'estero:

- Principe di Angri-Durfa, con la sua famiglia.
- Principe di Montemiletto-Tocco-Cantelmo-Stuard, con la sua famiglia.
- Duca di Popoli Cantelmo-Stuard.
- Duca di Santo-Teodoro-Caracciolo.
- Marchese Caracciolo.
- Marchese di Circello-Somma, con la sua famiglia.
- Duca di San Cesario-Marulli, con la sua famiglia.
- Duca di Evoli - Doria, con la sua famiglia.
- Charles Doria dei principi di Centola.
- Principe di Comitini.
- Duca di Gallo-Mastrilli, con la sua famiglia.
- Duca di Paganica e la sua famiglia.
- Duca di San-Marco-Capece-Zurlo e la sua famiglia.
- Principe Jean Capace Zurlo.
Vincent Capece dei Principi Zurlo.
- Commendatore Jules Capece Zurlo.
- Principe Santangelo Marulli.
- Marchese Gentile e la sua famiglia.
- Duca da Sangro e la sua famiglia,
- Duca di Martina-placido di Sangro.
- Cavaliere di Medici dei principi di Ottajaio.
- Duca di Castelluccio-Caracciolo e la sua famiglia.
- Duca del Regina-Capece Galeata e la sua famiglia.
- Marchese di Casalicchio-Tommasi e la sua famiglia.
- Marchese di Carapelle-Filiasi.
- Cavaliere Raphaël Caracciolo dei duchi di Castelluccio.
- Cavaliere Gaetano Caracciolo dei duchi di Castelluccio,
Marchese di San-Giuliano-Carafa dei conti di Policastro.
- Marchese Jean Filiasi.
Marchesa Filiasi Somma, dei principi del Colle.
- Principessa Santangelo Sangro, dei principi di Fondi.
- Cavaliere Ferdinando-Tommasi e la sua famiglia.
- Marchese Azzia e la sua famiglia.
- Marchesa Azzia-Sangro dei principi di Fondi.
- Principe di Stigliano Marc Antoine Colonna.
- Duca di Corigliano e la sua famiglia.
- Principe do San-Mauro-Salluzzo.
- Principe di Belvedere Salluzzo.
- Duca di Ascoli e la sua famiglia.
- Principe di Caramanico e la sua famiglia.
- Marchese Mazi-Acguaviva.
- Duca di San-Pietro e la sua famiglia.
- Marchese Monteforte e la sua famiglia.
- Principe di Sciarra e la sua famiglia.
- Principessa Petrulla.
- Principe di Scilla-Ruffo e la sua famiglia.
- Principessa di Montevago.
- Marchese Spaccaforno e la sua famiglia.
- Principe di Gerace-strinse e la sua famiglia.
- Marchesa Gioja Doria.
Conte di Montesantangelo-Serra.
- Marchese di Renda e la sua famiglia.
- Conte di Gigliano e la sua famiglia.
- Duca delle Pesche dei marchesi di Pletracatella.
- Marchese Taraburri.
- Principe di Trasso e la sua famiglia.
- Principessa Dentice-Serra.
- Conte Pierre Statella-Cassero.
- Cavaliere Gallotti.
- Principe di Castelclcala-Ruffo e la sua famiglia.
- Principe di Ischitella.
- Duca di Civitella e la sua famiglia.
- Marchese Federico Imperiale e la sua famiglia.
- Principe Diego Pignatelli e la sua famiglia.
- Principe Pignatelli-Colonna.
- Principe Monteroduni e la sua famiglia.
- Principe di Sepino e la sua famiglia.
- Principe Jérôme Pignatelli e la sua famiglia.
- Duca di San-Cipriano e la sua famiglia.
- Marchese di Latiano Impériale.
- Conte Statella-Berio e la sua famiglia.
- Conte Statella-Cianciulli
- Conte Statella Giardinelli.
- Conte Francesco Latour-Medici e la sua famiglia.
- Conte Léopold Latour-Doria e la sua famiglia.
- Conte Francesco Latour-Majo.
- Principe di Ruffano e la sua famiglia.
- Marchese di Rivelio Brancaccio
- Duchessa di San Cesario Berio.
- Duchessa di Casalmaggiore.
- Duca di Monteleone e la sua famiglia.
- Duca Riario Sforza.
- Duchessa Riario Sforza - Caracciolo e la sua famiglia.
- Principe di Squinzano di Aragona e la sua famiglia.
- Conte Capaccio Marino Doria.
- Cavaliere Alfred Dentce dei principi di Frasso.
- Conte Marino Latour.
- Cavaliere Claude Ferri.
- Duca di Pescolanciano Ruffo e la sua famiglia.
- Cavaliere Ferri, dei marchesi Pignalvera.
- Marchese di Costanzo.
- Marchese Jean Impériale.
- Cavaliere Mari dei principi di Acquaviva.
- Conte del Balzo ed il suo famlle.
- Marchese di Cosentino-Longo e la sua famiglia.
- Cavaliere di Napoli.
- Conte di Melino e la sua famiglia.
- Contessa Grifeo-Statella.
- Marchese Guidomandri-Ruffo e la sua famiglia.
- Duca di Carmignano e la sua famiglia.
- Principe San Antimo-Ruffo e la sua famiglia.
- Principe di Spinosa-Ruffo e la sua famiglia.
- Principe di Campofranco.
Conte Gaetani dei duchi di Laurenzano e la sua famiglia.
- Principe di Bisignano-Sanseverino e la sua famiglia.
- Conte di Chiaromonte e la sua famiglia.
- Duchessa da Scondito-Sanseverino.
- Principe di Scaletta Ruffo e la sua famiglia.
- Barone Nolli e la sua famiglia.
- Marchese Caracciolo di Brienza e la sua famiglia.
- Principe Vincent Pignatelli Donde e la sua famiglia.
- Principe Antoine Pignatelli Ruffo.
- Duca di Canzano.
- Cavaliere Dominique Blanco.
- Cavaliere Charles Beyrès.
- Commendatore Cianciulli e la sua famiglia.
- Barone Antoine Winspeare
- Cavaliere Davide Winspeare.
- Cavaliere Guillaume Winspeare.
- Marchese Angiulli.
- Duca Spiriti e la sua famiglia.
- Marchese Gargallo.
- Marchese Dusmet e la sua famiglia.
- Barone Malocia.
- Marchese Auguste Impériale e la sua famiglia.
- Principe del Rocca e la sua famiglia.
- Marchese Albano.
- Duca di Bagnara.
- Principe Ginetti-Caracciolo.
- Duca di San-Valentino-Capece-Minutolo.
- Barone Antonini e la sua famiglia.
- Conte Grasset e la sua famiglia.


Dopo tutto ciò, è evidente che il governo piemontese, per riuscire nel suo tentativo, dovrebbe vincere il brigantaggio al quale rifiuta un carattere politico poi, e fare credere a me (francese) che i sentimenti nazionali di un paese che rende impotente il governo piemontese non esistono. Questo
doppio compito è impossibile.


L'atteggiamento dei briganti e degli esiliati vale bene la commedia del suffragio universale. Queste popolazioni, decise a
sempre resistere, finché si rifiuterà di si
rendere ai loro voti che il trattato solenne di Zurigo soddisfaceva, queste popolazioni, diciamoci, non hanno perso ancora la fiducia nei poteri dell'Europa; sperano che questi poteri intervengano infine al nome
dell'umanità, e metteranno un termine all'oppressione insanguinata che li prostra.


Per brano: Théophile Martin



LETTERA DI FRANCESCO II


ARCHIVES DIPLOMATIQUES
VOL. 4 - 1861
PAG. 135-141

Mémorandum de François II, en réponse à la Circulaire de M. Ricasoli, 7 septembre 1861.

Le baron Ricasoli vient d'adresser une nouvelle circulaire, datée du 24 août, aux représentants du roi Victor-Emmanuel à l'étranger; et, cette fois, pour marcher droit à la conquête de la capitale du monde catholique, qui est son rêve chéri, il dénature les événements qui arrivent tous les jours dans l'Italie méridionale; il dénonce Rome comme le foyer des malheurs dont les villes napolitaines, naguère si florissantes, offrent le navrant spectacle.

Si l'Europe a assisté impassible à l'occupation piémontaise, elle ne peut pourtant pas ne pas avoir apprécié par elle-même, et par le moyen de correspondances exactes et impartiales, l'état lamentable des personnes et des intérêts du royaume des Deux-Siciles.

L'imperturbabilité dont fait preuve M. le ministre nous force d'élever hautement la voix contre ce honteux tissu de mensonges.

La levée de boucliers du peuple des Deux-Siciles contre les oppresseurs piémontais, que les révolutionnaires se plaisent à appeler du nom de brigandages, est tellement étendue et unanime, qu'il n'y a plus une ville ou une bourgade dans le royaume qui ne se soit associée pour soutenir le principe d'autonomie et amener la restauration de l'ancienne dynastie, dont ils se rappellent le gouvernement paternel.

Dans la circulaire, on a recours à cette dénomination déjà usée de brigands, dont la véritable signification est celle de «voleurs de grand chemin, » et on établit la ressemblance de l'insurrection napolitaine avec celle de l'écosse, de la Vendée, et celle plus récente encore de l'Espagne; mais en Écosse c'était la guerre civile, et non pas la guerre contre l'étranger; c'était l'insurrection d'une partie de la Grande-Bretagne, tandis que le royaume de Naples tout entier est en lutte contre les armes piémontaises.

La Vendée et la Biscaye luttaient également seules, et les gouvernements de l'époque donnaient à ceux qui combattaient dans la Vendée et en Espagne le même nom de brigands que le Piémont prodigue aux Napolitains qui se battent pour leur indépendance; et s'il n'y a pas encore de Charette et de Cabrera, il faut se rappeler que les noms de ces héros ne devinrent célèbres qu'après une longue résistance.

On cite, à l'appui du nom de brigands que l'on donne aux insurgés, le caractère fier des Calabrais, et, selon M. Ricasoli, enclin au pillage; et en même temps, par une bizarre contradiction , on dit que, dans les Calabres, le brigandage est moindre que partout ailleurs.

Il est pourtant bien avéré que les bandes des insurgés marchent partout sous le drapeau royaliste, avec la discipline militaire, qu'ils attaquent et se défendent militairement, et que dans les villes qu'ils occupent, leur premier soin est de briser l'écusson de Savoie, ainsi que les portraits de Victor-Emmanuel et de Garibaldi, et de les remplacer par les emblèmes et les images de leurs souverains légitimes; et là où ils s'arrêtent pour quelque temps, ils remplacent les autorités intruses par celles qu'ils étaient habitués à respecter.

Il est donc impossible de méconnaître le principe politique qu'avouent, et pour lequel se battent les insurgés de toutes les provinces napolitaines.

Les rapports de quelques agents anglais résidant dans le royaume, cités par le baron Ricasoli, n'ont aucune valeur; car, ne voulant pas tenir compte de l'esprit d'hostilité avec lequel ils sont rédigés, nous devons faire observer que leur date est trop ancienne pour pouvoir servir dans les circonstances présentes ; et ils ont dernièrement reçu un démenti formel pour une série de lettres et correspondances anglaises , et surtout par la lettre d'un autre anglais fort connu depuis longtemps à Naples, M. Craven, publiée par les journaux français.

Il n'est donc plus douteux que cette manifestation n'est pas une de ces réunions isolées et peu nombreuses de bandits qui ont infesté telle ou telle autre partie boisée de quelque province, et qui ont toujours été pour le Gouvernement du roi l'objet des mesures les plus énergiques et les plus salutaires; mais c'est bien une insurrection générale pour la manifestation d'un principe d'ordre; c'est une résistance active contre l'invasion, qui, par le sentiment national, entraîne le paysan comme le bourgeois , l'homme qui vit de son travail aussi bien que le propriétaire; et, à ce propos, il n'est pas inutile de faire remarquer que les réactions des années 1799 et 1806 eurent le même levier, c'est-à-dire la haine que le peuple des Deux-Siciles a constamment nourrie pour n'importe quelle domination étrangère.

Les rangs de l'insurrection se sont grossis par la dissolution de cette armée, que la trahison, et non le manque de courage, rendit impuissante contre les attaques de la révolution; cette armée rappelle au Piémont que, mieux commandée, elle avait déjà triomphé des légions garibaldiennes, et que la révolution en aurait été à son dernier jour si les bataillons d'un roi qui s'était toujours dit ami n'avaient traîtreusement volé à son secours; cette même armée, sur les bords du Garigliano, a vu fuir devant elle les soi-disant héros de Castelfidardo; et peut-être la résistance aurait-elle eu un autre résultat si le départ subit et inattendu de la flotte française, laissant dégarnie la droite du Garigliano, n'eût pas permis aux vaisseaux piémontais de tirer en toute sûreté sur le flanc non défendu.

C'est cette même armée qui, doublement assiégée dans une place dont les batteries ne correspondaient pas à la portée de celles des assiégéants, se défendit si bien, qu'elle força l'admiration des ennemis eux-mêmes.

Voilà ceux que M. Ricasoli accuse de lâcheté en face de ces gardes nationaux que le Piémont essaye en vain de pousser devant ses troupes pour combattre l'insurrection.

C'est bien pourtant des généraux et des officiers de cette armée que le Piémont a accueillis, qu'il a placés dans des positions élevées et comblés de dignités et d'honneurs.

La seule différence est que ces derniers sont précisément ceux qui ont mérité l'accusation de lâcheté lancée par M. Ricasoli, n'ayant pas voulu s'exposer aux dangers de la guerre, ayant abandonné leur drapeau et trahi le serment qui est la religion du soldat.

Si l'armée napolitaine a combattu si longtemps et si glorieusement, en butte à toutes les séductions et les trahisons les plus noires, il faut en trouver la raison dans la noblesse de cette même éducation militaire; car le monde entier n'ignore pas par quelles infâmes manœuvres on a forcé une partie de ces soldats à se dissoudre, et le Piémont d'ailleurs ne s'en cache pas, puis qu'il nous montre tous les jours quels sont les individus de cette armée qu'il préfère et qu'il honore.

Les nombreux soldats qui se battent contre l'envahisseur ne manquent pas, comme M. Ricasoli le prétend, de chefs volontaires, et ils ne manqueraient pas plus de généraux napolitains, si les proconsuls piémontais, dans cette crainte, ne les avait arrêtés tous, à peu d'exceptions près, et envoyés à Gênes, à Alexandrie, à Fenestrelle, sans forme de procès, sans arrêt prononcé.

Cette mesure a frappé des généraux et officiers supérieurs, garantis par les conditions de Capoue, Gaète et Messine, et qui n'étaient pas de ceux que le Piémont aurait pu décorer de l'ordre de Saint-Maurice.

Il est toutefois superflu de démontrer l'existence de ce mouvement général du royaume contre l'usurpation accomplie sous le masque d'une prétendue unité et régénération politique, lorsqu'on voit les envahisseurs fusiller tous les jours et partout des centaines de combattants, lorsqu'on voit les prisons de l'État regorger de citoyens, et le Gouvernement obligé, faute de localités, de changer en succursales de prisons les châteaux-forts, les couvents et souvent jusqu'aux cimetières, pour y entasser ses victimes, choisies dans toutes les classes de la société, lorsqu'on voit l'aristocratie, le bourgeois et souvent même l'artisan abandonner volontairement le foyer domestique, et fixer la demeure de leurs familles sur une terre étrangère.

Que M. Ricasoli veuille bien se rappeler le commerce éteint, les manufactures abandonnées, l'agriculture languissante, le gaspillage du trésor anéanti en peu de mois par les Verrès et les Pisons envoyés comme proconsuls du Piémont, les arsenaux militaires jadis si bien fournis, vides aujourd'hui, les fabriques d'armes détruites, les palais royaux tout à fait dépouillés, les nombreux employés civils et magistrats honorables destitués ou envoyés de force dans l'Italie du Nord , toutes les nouvelles impositions décrétées, ou en projet, les incendies, la désolation et la mort, et il saura alors quelles sont les causes qui forcent les Napolitains à s'armer et à combattre.

C'est une bien sanglante dérision que celle de la circulaire piémontaise, lorsqu'elle parle des bienfaits de la liberté et de la grandeur dont cette partie méridionale de l'Italie peut maintenant être fière!

M. Ricasoli fait semblant d'ignorer jusqu'à la topographie des provinces napolitaines; et voulant restreindre à quelques provinces l'insurrection , qui est générale, il déclare qu'elle n'existe que dans celles qui sont aux frontières romaines.

En même temps il dit que, dans les Abruzzes, le brigandage est moindre; de sorte que, pour M. Ricasoli, les Abruzzes ont cessé de se trouver aux frontières des États du Saint-Père. Et pourtant ces provinces ont été les premières à opposer de la résistance à l'envahisseur.

C'est là qu'ont paru les premières bandes armées qui ont forcé les généraux piémontais à capituler; et si elles se sont dissoutes par la suite, ce n'a été que sur les ordres plusieurs fois répétés de leur roi, au sortir de Gaëte.

Que M. Ricasoli laisse une fois tomber entièrement son masque et qu'il somme l'Europe catholique de lui céder le siége de la papauté pour fonder à sa place un nouveau prosélytisme, qui, par la dissolution sociale, nous conduirait à l'anéantissement des traditions du catholicisme; mais qu'il ne vienne pas nous parler de dépôts d'armes cachés à Rome, de conspiration , d'enrôlements et d'envois secrets de renforts aux insurgés napolitains.

Le territoire romain n'est pas assez peuplé pour jamais y faire des levées : ce sont, au contraire, les paysans des Abruzzes qui viennent pendant l'hiver habiter ces contrées.

Plusieurs fois la surveillance française a voulu s'assurer s'il n'y avait pas près des frontières quelques agents enrôleurs; et le résultat de ces investigations, y compris les enquêtes à l'occasion des dernières arrestations, dont M. Ricasoli fait tant de bruit, a donné la certitude que les personnes qui fréquentaient ces contrées ne faisaient que vaquer à leurs affaires industrielles, d'où leur immédiat élargissement; et nous n'hésitons pas à en appeler aux mêmes troupes françaises pour témoigner de la loyauté de la conduite du gouvernement du Saint-Père et de S. M. le Roi.

François II doit trop de reconnaissance au Père des fidèles pour qu'il puisse vouloir ajouter à toutes les amertumes qui troublent sa tranquillité.

Ce fut à son arrivée à Rome, après la chute de Gaëte, que S. M. le Roi donna des ordres pour la reddition des places de Civitella del Tronto et de Messine, et pour la dissolution des bandes armées.

Le Roi prit la force de donner ces ordres dans le même puissant amour pour son peuple qui, neuf mois auparavant lui fit arrêter les bras de ses soldats dans la capitale de la Sicile, et évacuer Palerme au moment où les hordes garibaldiennes étaient près de succomber à la Fieraventica, et qui, trois mois plus tard, lui conseilla de quitter Naples sans coup férir, non pour la céder à l'ennemi, mais pour lui épargner les terribles conséquences de la guerre, qu'il allait faire ailleurs.

S'il eut voulu pousser son peuple à une lutte désespérée, lorsque Gaëte résistait encore glorieusement, il l'aurait fait, et aurait ainsi placé l'envahisseur dans la dure alternative, ou de continuer lu siège, et de perdre le royaume derrière lui, ou de courir sus aux insurgés, de débloquer la place, et de laisser ainsi le champ libre aux attaques d'une nombreuse garnison.

Le roi des Deux-Siciles est fier pourtant de la manifestation unanime et spontanée de son peuple; et il comprend son devoir de le protéger et de le garantir, dès qu'il en aura le pouvoir, tout autant qu'il tient au droit qui lui vient, à lui, comme à sa dynastie, de la légitime succession, et de la volonté si généralement unanime de son peuple, et bien autrement exprimée que celle de ce plébiscite mensonger qui suivit mais ne précéda pas l'invasion piémontaise, dont l'Europe connaît à l'heure qu'il est les indignes manoeuvres.

C'est pourquoi il est toujours décidé d'accourir dès qu'il le croira nécessaire et de la manière qu'il jugera convenable; c'est pour lui un devoir et un droit; mais jamais il n'est entré dans sa pensée de faire d'une terre hospitalière la base de ses opérations militaires.

Il a, au contraire, attaché la plus grande importance à ne pas donner la moindre prise à ce soupçon. Si pourtant S. M. le Roi a voulu, par sa conduite, garantir le Saint-Siège, il ne faut pas croire qu'il soit peu soucieux de ses devoirs envers son peuple, et il n'attend que le moment favorable pour les remplir.

Si les inspirations partaient de Rome, comme M. Ricasoli le prétend, il faudrait croire que ni les généraux, ni les moyens, ni les plans ne manqueraient aux insurgés, tandis que s'étant spontanément armés, ils n'ont que des chefs volontaires; ils se munissent d'armes en les arrachant aux gardes nationaux; et dans leurs luttes désespérées on ne voit pas le moindre plan préconçu.

M. Ricasoli tombe dans une flagrante contradiction; il dit que les insurgés sont des bandits altérés de sang et de pillage, et quelques lignes pins bas il affirme qu'ils dépendent de Rome et sont dirigés dans un but politique.

De deux choses l'une : ou ce sont des hommes se battant dans un but politique, et alors ils sont mus par l'amour de la patrie et de leur roi, dont ils lèvent le drapeau; ou bien ce sont des bandits, et alors ils ne pourraient ni ne voudraient certainement pas dépendre de Rome.

Par rapport au caractère de férocité que M. Ricasoli attribue à l'insurrection, il ne fait par là que rejeter sur les bandes nationales les atrocités commises par les Piémontais; car il est clairement prouvé que, partout où l'insurrection s'est manifestée, elle n'a fait que désarmer les gardes nationaux, et qu'il n'y a eu à déplorer d'autres malheurs que ceux qui sont les conséquences naturelles des combats.

Il eet également constaté qu'elle a < généreusement renvoyé » les prisonniers piémontais, pendant que ceux-ci, en revanche, ont poussé l'inhumanité jusqu'à immoler tous ceux qui tombaient entre leurs mains avec un cruel raffinement de barbarie, à fusiller sur un simple soupçon des malheureux inoffensifs arrachés à leurs familles et à leurs champs.

L'Europe a dû frémir au récit de la destruction de villes entières, comme Auletta et Montefalcione ; et les ruines de Pontelandolfo, San Marco, Casalduni, Rignano, Viesti, Spinelli et autres sont encore fumantes, là où les Piémontais ont fait périr femmes, enfants, vieillards et malades, et commis des actes de brutalité que la pudeur nous défend de mentionner.

Il est aussi bien étrange que ce ministre ose parler des entraves dont souffre l'action du gouvernement à cause de la garantie des libertés constitutionnelles, pendant que la presse, même la plusrévolutionnaire, nous dénonce tous les jours et à chaque page les exécutions sans procès, les arrestations arbitraires; les domiciles violés et les assassinats politiques commis en plein jour et sur la voie publique ; pendant qu'on nous donne toujours de nouveaux exemples de suppression de journaux qui élèvent quelquefois la voix contre cette série de violences, d'abus ; et même on fait tout briser et détruire dans les imprimeries des journaux les plus indépendants, dont le crime est souvent d'avoir donné un autre nom que celui de brigandage à l'insurrection napolitaine.
Les rédacteurs et les gérants sont jetés en prison avant d'être jugés et sans aucun avertissement préalable.

Ce honteux étalage de la camorra n'est dû qu'au gouvernement révolutionnaire, qui l'a groupée autour de lui comme ses sicaires : la camorra est composée du rebut des galères que le gouvernement du Roi tenait séparé des autres dans les prisons, et dont la Révolution à fait une institution nationale.

Il n'est pas superflu de rappeler que, dans l'année 1859, lorsque le gouvernement de Sa Majesté déporta sur uneîle quelques-uns de ces camorristi, qui, ayant expié leur peine, parurent dans la ville, la presse révolutionnaire jeta les hauts cris contre cette violation de la liberté individuelle et gratifia les camorristi du nom de libéraux.

L'Europe n'a jamais entendu parler de ceux-ci comme séides du gouvernement qu'après la révolution.

Ce sont eux qui plongent la capitale dans la terreur, ce sont eux qui arrêtent, qui brisent les presses, qui attaquent, blessent et tuent, sûrs de leur impunité.

Une époque pareille de destruction, de ruines et de meurtres, a-telle jamais existé sous le gouvernement des Bourbons?

Peut-on compter dans le dernier demi-siècle un nombre d'exécutions capitales qui s'approche de celui des fusillés dans un seul jour par les Piémontais ?

Les temps d'Attila pâlissent en comparaison de ceux du Piémont, La force brutale de la conquête la plus inqualifiable veut soumettre la force de l'intelligence d'un peuple qui soutient sa dignité, qui secoue le joug de la tyrannie apportée sous le masque de liberté, et développée par la suite avec la férocité de l'assassin.

Le peuple des Deux-Siciles, riche de toutes les ressources sociales, fier de ces génies qui furent l'orgueil de l'Italie, un peuple fort d'environ dix millions d'âmes, possédant des villes remarquables et puissantes, ne pouvait pas, ne peut et ne pourra jamais devenir province du Piémont, dépourvu de tout ce qui constitue la grandeur des nations.

Le peuple des Deux-Siciles combat donc spontanément, et sans aucune impulsion jusqu'à présent, pour revendiquer son ancienne grandeur : il réclame le retour de cette splendeur imprimée sur son front par l'immortel Charles III, qui le tira de son état de province; il demande le respect et la conservation de la religion de ses pères dans toute sa pureté, que l'intrigue, la lâcheté et la trahison ont voulu lui arracher.

ARCHIVES DIPLOMATIQUES
VOL. 4 - 1861
PAG. 135-141

Memorandum di Francesco II, in risposta alla Circolare di M. Ricasoli, 7 settembre 1861.

Il barone Ricasoli ha appena inviato una notizia circolare, datata del 24 agosto, ai rappresentanti del re Victor-Emanuele all'estero; e, questa volta, per camminare diritto alla conquista della capitale del mondo cattolico che è il suo sogno caro, snatura gli avvenimenti che arrivano dall'Italia meridionale tutti i giorni; denuncia Roma come il focolare delle disgrazie di cui le città napoletane, poc'anzi così fiorenti, offrono il desolante spettacolo.

Se l'Europa ha assistito impassibile all'occupazione piemontese, non può tuttavia non avere apprezzato da se stessa, e per il mezzo di corrispondenze esatte ed imparziali, lo stato penoso delle persone e degli interessi del Reame delle Due Sicilie.

L'imperturbabilità di cui fa prova M. il ministro ci costringe di alzare altamente la voce contro questo vergognoso tessuto di menzogne.

La levata di scudi del popolo delle Due Sicilie contro gli oppressori piemontesi, che i rivoluzionari amano chiamare col nome di brigantaggio, è talmente vasta ed unanime, che non c’è più una città od una borgata nel Regno che non si sia associata a sostenere il principio di autonomia e portare la ristorazione della vecchia dinastia di cui si ricordano il governo paterno.



Nella circolare, si fa già ricorso a questa denominazione consumata di briganti di cui il vero significato è quella di "ladri di grande strada", e si stabilisce la somiglianza dell'insurrezione napoletana con quella dello sbuccio!, della Vendea, e quella più recente ancora della Spagna; ma in Scozia era la guerra civile, e non la guerra contro lo straniero; era l'insurrezione di una parte del Gran Bretagna, mentre il Regno di Napoli tutto intero è in lotta contro le armi piemontesi.

La Vandea e la Biscaglia lottavano anche da soli, ed i governi dell'epoca davano a quelli che combattevano nella Vendea ed in Spagna lo stesso nome di briganti che il Piemonte elargisce ai Napoletani che si battono per la loro indipendenza; e se non c'è ancora Charette et de Cabrera, bisogna ricordarsi che i nomi di questi eroi diventarono celebri solamente dopo una lunga resistenza.

Si cita, a sostegno del nome di briganti che si dà agli insorti, il carattere fiero dei calabresi, e, secondo M. Ricasoli, incline al saccheggio; ed allo stesso tempo, per una bizzarra contraddizione, si dice che, nelle Calabrie, il brigantaggio è inferiore che dovunque altrove.

Tuttavia è evidente che le bande degli insorti marciano sotto la bandiera realista, con la disciplina militare, dovunque attaccano e si difendono militarmente, e che nelle città che occupano, la loro prima cura è di rompere lo scudo della Savoia, così come i ritratti di Victor-Emanuele e di Garibaldi, e di sostituirli con gli emblemi e le immagini dei loro sovrani legittimi; e là dove si fermano per qualche tempo, sostituiscono le autorità intruse con quelle che erano abituati a rispettare.


È dunque impossibile ignorare il principio politico che si evidenzia, e perchè si battono gli insorti di tutte le province napoletane.


I rapporti di alcuni agenti inglesi che risiedono nel regno, citati dal barone Ricasoli, non hanno nessuno valore; perché, non volendo tenere conto dello spirito di ostilità con il quale sono redatti, dobbiamo fare osservare che la loro data è troppo vecchia per potere servire nelle circostanze presenti; ed essi hanno ricevuto ultimamente una smentita formale per una serie di lettere e corrispondenze inglesi, e soprattutto per la lettera di un alto inglese da tempo molto conosciuto a Napoli, M. Craven, pubblicato dai giornali francesi.

Non c'è più dubbio di questa manifestazione dunque, non è una di quelle riunioni isolate e poco numerose di banditi che hanno infestato questa o quella zona boscosa di qualche provincia, e che sono sempre stati per il Governo del re l'oggetto delle misure più energiche e più salutari; ma sono sicuramente un'insurrezione generale per la manifestazione di un principio di ordine; è una resistenza attiva contro l'invasione che, per il sentimento nazionale, trascina il contadino come il borghese, l'uomo che vive bene quanto il proprietario del suo lavoro; e, a questo proposito, non è inutile fare notare che le reazioni degli anni 1799 e 1806 ebbero la stessa leva, quanto e odioso dire che il popolo delle Due Sicilie è costantemente alimentato ad ogni dominio straniero.

I ranghi dell'insurrezione si sono ingrossate dallo scioglimento di questo esercito (napoletano), che il tradimento, e non la mancanza di coraggio, rese impotente contro gli attacchi della rivoluzione; questo esercito ricorda al piemonte che, comandato meglio, aveva superato già le legioni garibaldine, e che per la rivoluzione sarebbe stata la sua ultima giornata, se i battaglioni di un re che si era sempre detto a tradimento amico non fossero andate in soccorso (ai garibaldini); questo stesso esercito, sui bordi del Garigliano, ha visto fuggire davanti a lui i sedicenti eroi di Castelfidardo; e forse la resistenza avrebbe avuto un altro risultato se la partenza improvvisa ed inattesa della flotta francese, lasciando sguarnita la destra del Garigliano, non avesse permesso ai vascelli piemontesi di tirare con sicurezza sul fianco indifeso.
È questo stesso esercito che, assediato doppiamente in un posto in cui le batterie non corrispondevano alla portata di queste degli assedianti, si difese così bene, che costrinse l'ammirazione dei loro stessi nemici.

Ecco quelli che M. Ricasoli accusa di vigliaccheria di fronte a queste guardie nazionali che il Piemonte ha cercato invano a spingere davanti alle sue truppe per combattere l'insurrezione.

Eppure i generali e gli ufficiali di quell'esercito che il piemonte ha ricevuto, egli ha posto in posizioni alte e piene di dignità e onore.


L'unica differenza è che questi sono proprio quelli che meritano l'accusa di vigliaccheria lanciata dal signor Ricasoli, non avendo voluto esporsisi ai pericoli della guerra, avendo abbandonato la loro bandiera e tradito il giuramento che è la religione del soldato.

Se l’armata napoletana ha combattuto così molto tempo e così gloriosamente, esposti a tutte le seduzioni ed i tradimenti più neri, ne bisogna trovare la ragione nella nobiltà di questa stessa educazione militare; perché il mondo intero non ignora con quali infami manovre si è costretto una parte di questi soldati a sciogliersi, ed il pemonte non ne nasconde del resto, poi ci mostra che tutti i giorni sono gli individui di questo esercito che preferisce e che onora.


I numerosi soldati che si battono contro l'invasore non mancano, come M. Ricasoli lo pretende, di capi volontari, e non mancherebbero non più di generali napoletani, se i proconsoli piemontesi, in questo timore, non li avevano fermati tutti, a poche eccezioni vicino, ed inviati a Genova, ad Alessandria, a Fenestrelle, senza forma di processo, senza arresto pronunziato.

Questa misura ha colpito dei generali ed ufficiali superiori, garantiti dalle condizioni di Capua, Gaeta e Messina, e che non erano di quelli che il piemonte avrebbe potuto decorare dell'ordine di Santo-Maurice.

È tuttavia superfluo dimostrare l'esistenza di questo movimento generale del regno contro l'usurpazione compiuta sotto la maschera di una pretesa unità e rigenerazione politica, quando si vede gli invasori fucilare tutti i giorni delle centinaia di combattenti dovunque, quando si vede che le prigioni dello stato traboccare di cittadini, ed il governo (piemontese) obbligato, per mancanza di località, di cambiare in succursali le prigioni i castello-forti, i conventi e spesso perfino i cimiteri, per ammucchiare le sue vittime, prese in tutte le classi della società, quando si vede l'aristocrazia, il borghese e spesso anche l'artigiano abbandonare volontariamente il focolare domestico, e fissare la casa delle loro famiglie su una terra straniera.

Che M. Ricasoli ben voglia ricordare che il commercio langue, le manifatture abbandonate, l'agricoltura languisce, lo spreco del tesoro annientato in pochi mesi dai Verrès ed i Pisons mandati come proconsoli dal piemonte, gli arsenali militari un tempo molto forniti, oggi vuoti, le fabbriche di armi distrutte, i palazzi reali completamente spogli, i numerosi impiegati civili e onorabili magistrati destituiti o con la forza inviati nell'Italia del Nord, tutte le nuove imposizioni decretate, o in progetto, gli incendi, la desolazione e la morte, ed egli saprà allora quale sono le cause che costringono i Napoletani ad armarsi ed a combattere.


È una beffa molto sanguinosa che la circolare piemontese, quando si parla dei benefici della libertà e della grandezza di cui questa parte meridionale dell'Italia può essere ora fiera!


M. Ricasoli finge di ignorare la topografia delle province napoletane; e volendo restringere ad alcune province l'insurrezione che è generale, dichiara che esiste solamente in quelle vicine alle frontiere romane.


Allo stesso tempo dice che, negli Abruzzi, il brigantaggio è inferiore; così che, per M. Ricasoli, gli Abruzzi hanno smesso di trovarsi alle frontiere degli Stati del Santo Padre.
E tuttavia queste province sono state le prime ad opporre resistenza all'invasore.

È là sembrava che le prime bande armate che hanno costretto i generali piemontesi a capitolare; e se si sono sciolte in seguito, lo sono state solamente per gli ordini, parecchie volte ripetuti, dal loro Re, a portarlo fuori di Gaeta.


Che M. Ricasoli lascia una volta cadere interamente la sua maschera e che la somma Europa cattolica di cedere la sede del papato per fondare al suo posto un nuovo proselitismo che, per lo scioglimento sociale, ci condurrebbe all'annientamento delle tradizioni del cattolicesimo; ma che non venga a parlarci di depositi di armi nascoste a Roma, di cospirazione, di arruolamenti e di invii segreti di rinforzi agli insorti napoletani.


Il territorio romano non è popolato mai abbastanza per fare arruolamenti: sono invece i contadini degli Abruzzi che vengono durante l'inverno ad abitare queste contrade.

Parecchie volte la sorveglianza francese ha voluto assicurarsi se non c'erano vicino alle frontiere alcuni agenti che arruolassero (enrôleurs); ed il risultato di queste investigazioni, ivi compreso le inchieste in occasione degli ultimi arresti di cui M. Ricasoli fa tanto rumore, ha dato la certezza che le persone che frequentavano queste contrade badavano solamente ai loro affari industriali, e quindi la scarcerazione immediata; e noi non esitiamo a chiamare alle stesse truppe francesi a dimostrare lealtà di condotta del governo del Santo Padre e di S. M. il Re.

Francesco II deve troppa riconoscenza al Padre dei fedeli affinché possa volere aggiungere a tutte le amarezze anche quelle che turbano la sua tranquillità.

Era al suo arrivo a Roma, dopo la caduta di Gaeta che S. M. il Re diede degli ordini per la resa dei posti di Civitella del Tronto e di Messina, e per lo scioglimento delle bande armate .



Il Re prese la forza di dare questi ordini nello stesso amore potente per il suo popolo che, nove mesi prima fece fermare le braccia dei suoi soldati nella capitale della Sicilia, ed evacuare Palermo nel momento in cui lei orde garibaldine erano vicino a perire alla Fieraventica, e che, tre mesi più tardi, egli consigliava di lasciare Napoli senza colpo ferire, non per cederla al nemico, ma per risparmiare egli le terribili conseguenze della guerra, che andava a fare altrove.


Se avesse voluto spingere il suo popolo ad una lotta disperata, quando Gaeta resisteva ancora gloriosamente, l'avrebbe fatto, ed avrebbe posto così l'invasore nella dura alternativa, o di continuare l’assedio, e la perdita del regno dietro lui, o di incorrere negli insorti, di sbloccare il posto, e di lasciare così il campo libero agli attacchi di una numerosa guarnigione.


Il re delle Due Sicilie è orgoglioso tuttavia della manifestazione unanime e spontanea del suo popolo; ed egli comprende il suo dovere di proteggerlo e di garantirlo, appena ne avrà il potere, ogni volta che egli avrà il diritto che gli viene, a lui, come alla sua dinastia, dalla legittima successione, e dalla volontà così generalmente unanime del suo popolo, ed espressa molto diversamente che quella di questo plebiscito menzognero che avviene subito dopo l'invasione piemontese di cui ora l'Europa conosce le vergognose manovre.

Di conseguenza è ancora deciso di accorrere appena lo crederà necessario e del modo che giudicherà adatto; è per lui un dovere ed un diritto; ma mai non è entrato nel suo pensiero di fare di una terra accogliente la base delle sue operazioni militari.

Ha dato, al contrario, la massima importanza a non dare l'inferiore prende a questo sospetto.
Se tuttavia S. M. il Re ha voluto, per la sua condotta, garantire la Santa Sede, non bisogna credere che sia poco preoccupato dei suoi doveri verso il suo popolo, ed egli aspetta solamente il momento favorevole per adempirli.

Se le ispirazioni partissero da Roma, come M. Ricasoli lo pretende, bisognerebbe credere che né i generali, né i mezzi, né i piani non mancherebbero agli insorti, mentre essendo armato spontaneamente si hanno solamente dei capi volontari; essi si muniscono di armi strappandoli alle guardie nazionali; e nelle loro lotte disperate non si vede l'inferiore piano preconcetto.

M. Ricasoli cade in una flagrante contraddizione; dice che gli insorti sono dei banditi assetati di sangue e di saccheggio, ed alcune righe sotto afferma che dipendono da Roma e sono diretti per motivi politici.

Delle due cose una: o sono degli uomini che si battono per motivi politici, ed allora sono mossi per l'amore della patria e del loro re da cui sollevano la bandiera; o sono dei banditi, ed allora non potrebbero né non vorrebbero certamente dipendere da Roma.

Rispetto al carattere di ferocia che M. Ricasoli attribuisce all'insurrezione, non ci fa da che rigettare sulle guardie nazionali le atrocità commesse dai piemontesi; perché è provato chiaramente che, dovunque dove l'insurrezione si è manifestata, ha fatto disarmare solamente le guardie nazionali, e che non ha avuto da deplorare altre disgrazie quelle che sono le naturali conseguenze dei combattimenti.

Egli ha anche constatato che ha < rinviato generosamente> i prigionieri piemontesi, mentre questi, in compenso, hanno spinto l'inumanità fino ad immolare tutti quelli che cadevano tra le loro mani con una crudele raffinatezza di barbarie, a fucilare su un semplice sospetto degli infelici innocui strappati alle loro famiglie ed ai loro campi.

L'Europa è dovuta rabbrividire al racconto della distruzione di città intere, come Auletta e Montefalcione; e le rovine di Pontelandolfo, San Marco, Casalduni, Rignano, Viesti, Spinelli ed altri sono ancora fumanti, là dove i piemontesi hanno fatto perire donne, bambini, vecchi e malati, e commesso degli atti di brutalità che il pudore ci proibisce menzionare.


È anche strano che questo ministro osa parlare delle pastoie di cui soffre l'azione del governo a causa della garanzia delle libertà costituzionali, mentre la stampa, anche quella più rivoluzionaria, denuncia tutti i giorni ed ad ogni pagina le esecuzioni senza processo, gli arresti arbitrari; i domicili violati e gli assassini politici commessi in pieno giorno e sulla via pubblica; mentre ci si dà sempre dei nuovi esempi di soppressione di giornali che alzano talvolta la voce contro questa serie di violenze, di abuso; e stesso si fa di tutto per rompere e distruggere nelle tipografie dei giornali più indipendenti di cui il crimine è spesso di avere dato un altro nome che quello di brigantaggio all'insurrezione napoletana.

I redattori ed i gestori sono gettati in prigione prima di essere giudicati e senza nessuno avvertimento preliminare.


Questa mostra vergognosa della camorra è dovuta solamente al governo rivoluzionario che l'ha raggruppata intorno a lui come i suoi sicari: la camorra è composta del rifiuto delle galere che il governo del Re teneva separato degli altri nelle prigioni, e di cui la Rivoluzione ha fatto un'istituzione nazionale.

Non è superfluo ricordare che, nell'anno 1859, quando il governo di Sua Maestà deportò su un'isola alcuni di questi camorristi che, avendo espiato la loro pena, apparvero sulla città, la stampa rivoluzionaria gettò le alte grida contro questa violazione della libertà individuale e gratificò i camorristi del nome di liberali. (che dire di più)

L'Europa non ha sentito parlare mai di questi come leccapiedi del governo solo dopo la rivoluzione.

Questi sono coloro che ammorbano la capitale col terrore, sono loro che decidono a chi rompere le stampe attaccano, feriscono ed uccidono, sicuri della loro impunità.

Un'epoca simile di distruzione, di rovine e di omicidi, non è mai esistito sotto il governo dei Borbone?

Possiamo contare nell'ultimo mezzo-secolo un numero di esecuzioni capitali che si avvicina a quello dei fucilati in un solo giorno dai piemontesi?

I tempi di Attila impallidiscono in paragone a quelli del Piemonte, La forza brutale della conquista più inqualificabile vuole sottomettere la forza dell'intelligenza di un popolo che sostiene la sua dignità che scuote il giogo della tirannide portata sotto la maschera di libertà, ed è evoluta in seguito con la ferocia dell'assassino.

Il popolo delle Due Sicilie, ricco di tutte le risorse sociali, fiero di quei geni che furono l'orgoglio dell'Italia, un popolo forte di circa dieci milioni di anime, che possiede delle città straordinarie e potenti, non poteva, non può e non potrà diventare mai provincia del piemonte, privo di tutto ciò che costituisce la grandezza delle nazioni.

Il popolo delle Due Sicilie combatte dunque spontaneamente, e senza nessuno impulso esterno finora, per rivendicare la sua antica grandezza: chiede il ritorno di quel splendore stampato sulla sua fronte dell'immortale Carlo III che lo trasse dal suo stato di provincia; chiede il rispetto e la conservazione della religione dei suoi padri in tutta la sua purezza, che l'intrigo, la vigliaccheria ed il tradimento hanno voluto strappargli.